Chronologie de l'Affaire

 

 

 

1 8 9 4

20-25 septembre - Le Service des renseignements de l'armée intercepte une lettre (le "bordereau") adressé à Schwartzkoppen, l'attaché militaire allemand en poste à Paris.

6 octobre - Les soupçons se portent sur le capitaine Alfred Dreyfus, officier stagiaire à l'Etat-Major.

15 octobre - Convoqué au Ministère de la Guerre, Alfred Dreyfus est arrêté, après un rapide interrogatoire, par le commandant Du Paty de Clam, chargé de l'enquête.

22 décembre - A l'unanimité, les juges du Conseil de guerre condamnent Dreyfus à la déportation à vie dans une enceinte fortifiée.

 

1 8 9 5

5 janvier - Le capitaine Dreyfus est dégradé publiquement dans la grande cour de l'Ecole militaire.

13 avril - Alfred Dreyfus arrive à l'île du Diable, lieu de sa déportation.

1er juillet - Le commandant Picquart est nommé à la tête du Service des renseignements.

 

1 8 9 6

1-2 mars (?) - Le Service des renseignements entre en possession d'une carte-télégramme (connue plus tard sous le nom de "petit-bleu") émanant de l'ambassade d'Allemagne et adressée au commandant Estherazy. Le lieutenant-colonel Picquart décide de mener une enquête sur Estherazy. Il est bientôt persuadé que ce dernier est le véritable auteur du "bordereau". Mais il va se heurter à l'hostilité de ses supérieurs (le général de Boisdeffre, chef d'Etat-Major de l'armée, et son adjoint, le général Gonse).

1er novembre - Le commandant Henry rédige, ou fait rédiger, un faux document qui accable directement Dreyfus.

16 novembre - Le lieutenant-colonel Picquart (qui a dû abandonner la direction du Service des renseignements) part en mission de longue durée pour la Tunisie.

 

1 8 9 7

21-29 juin - Au cours d'un séjour à Paris, Picquart confie, sous le sceau du secret, à son ami, l'avocat Leblois, tout ce qu'il a découvert sur l'affaire Dreyfus. Ce dernier en parlera à Scheurer-Kestner, le vice-prési-dent du Sénat.

29 octobre - Scheurer-Kestner est reçu à l'Elysée par Félix Faure, qui ne veut pas l'entendre.

16 novembre - Les journaux publient une lettre de Mathieu Dreyfus (le frère du condamné) dénonçant Estherazy comme l'auteur du bordereau.

25 novembre - Premier des articles de Zola en faveur de la cause dreyfusiste : "M. Scheurer-Kestner" ; le texte, qui est publié dans Le Figaro, se termine par la célèbre phrase : "La vérité est en marche, et rien ne l'arrêtera."

 

1 8 9 8

10-11 janvier - Procès d'Estherazy au Cherche-Midi. Le Conseil de guerre vote l'acquittement à l'unanimité.

13 janvier - Publication de J'Accuse ...! dans L'Aurore. Le même jour, Picquart est conduit au Mont-Valérien où il est mis aux arrêts de rigueur ; au Sénat, Scheurer-Kestner est battu dans l'élection pour le poste de vice-président.

14 janvier - Publication, dans L'Aurore, d'une "protestation" signée par une série d'"intellectuels" et demandant la révision du procès de Dreyfus.

7-23 février - Procès de Zola devant la cour d'assises de la Seine. Il est condamné, pour diffamation, au maximum de la peine possible (un an de prison et 3000 F d'amende).

18 juillet - Reprise du procès de Zola aux assises de Versailles. Condamné à nouveau, le romancier s'enfuit, le soir même, pour l'Angleterre, afin que le jugement ne puisse lui être signifié et ne devienne exécutoire.

30 août - Le colonel Henry avoue son faux au ministre de la guerre, Cavaignac ; il est conduit au Mont-Valérien. Le même jour, le général de Boisdeffre donne sa démission.

31 août - Suicide d'Henry dans sa cellule du Mont-Valérien.

 

1 8 9 9 - 1 9 0 6

 

7 août - 9 septembre 1899 - Deuxième procès d'Alfred Dreyfus devant le Conseil de guerre de Rennes. Ce dernier est à nouveau déclaré coupable, mais on lui reconnaît des "circonstances atténuantes"...

19 septembre 1899 - Dreyfus est gracié par le Président de la République, Emile Loubet.

29 septembre 1902 - Mort de Zola, à son domicile parisien de la rue de Bruxelles.

Juillet 1906 - La Cour de cassation annule le jugement du Conseil de guerre de Rennes, et réhabilite Alfred Dreyfus. Picquart est réintégré dans l'armée avec le grade de général de brigade. Quelques semaines plus tard, Clemenceau, devenu Président du Conseil, le nomme ministre de la guerre de son nouveau gouvernement.